La toponymie c’est l’étude des noms propres désignant un lieu. Cette discipline linguistique recherche l’ancienneté des mots, leur origine, leur sens, leur évolution (les mots se déforment au fil des siècles), leur lien avec les langues encore parlées aujourd’hui ou les langues disparues.
Les historiens utilisent la toponymie pour reconstituer l’histoire d’une ville et confirmer ce que des preuves matérielles montrent déjà.
Par exemple, à Penne d’Agenais des vestiges celtes ont été retrouvés et « penn » signifie « colline » en celte. Justement, le village est construit au sommet d’un éperon rocheux. La géographie du lieu aurait donc donné son nom au village.
C’est aussi le cas pour Caudecoste. Là, l’origine n’est pas celte mais occitane. La langue d’oc est l’ancienne langue médiévale du sud de la France. En occitan, « caudo » signifie « chaud » et « coste » désigne la côte. Caudecoste se trouve au sommet d’une colline qu’il fallait grimper à pied : on avait donc chaud en arrivant !
Lavardac, Nérac, Poussignac… le suffixe « ac » est courant par chez nous. Son origine remonte à l’époque gallo-romaine. Il évoque l’implantation d’une famille et désigne la propriété. Un certain Porcinius ou Poncinius possédait jadis le domaine de Poussignac.
En marge de cette approche scientifique, la tradition orale rapportes des histoires plus ou moins farfelues, qui font partie du patrimoine local.
« Boeuf » est le surnom d’un seigneur médiéval corpulent et violent. Un jour, il se rend chez un voisin ayant chassé sur ses terres, pour se battre. Ledit voisin refusant de descendre, Boeuf tente d’entrer en grimpant sur une échelle. A peine arrivé au sommet, le voisin l’assomme en criant « Tombe, Boeuf ! ». Le village de Tombeboeuf serait implanté à l’endroit de ce combat mémorable !
Les villages de Casteljaloux et de Labastide-Castel-Amouroux seraient liés par une rivalité amoureuse entre les deux seigneurs. La femme du seigneur de Casteljaloux aurait été courtisée par le seigneur voisin…
Pour en savoir plus sur les légendes locales, je te conseille l’ouvrage de Jacques Dubourg.
Illustration haut de page : Vue de Penne d’Agenais. Photo La Dépêche.