Lucien Péraire

Septembre 1928 à Juillet 1930 – URSS

Sur les photos, Lucien Péraire pose avec le système de vélorail qu’il a inventé et fabriqué afin de pouvoir rouler sur les rails du Transsibérien.

Entre 1917 et les années 1930, la Russie connaît de profonds bouleversements. En quelques années, un empire dirigé par un tsar laisse place à un immense pays communiste : l’URSS. Ce dossier traite des transformations au plan politique mais aussi social et culturel pour mieux comprendre ce pays complexe. Nous te faisons aussi découvrir quelques symboles russes incontournables. Enfin, nous t’invitons à prolonger cette découverte grâce aux ressources disponibles à la bibliothèque de Lavardac. Bonne lecture !

 

Sommaire

    1. De la révolution russe à la naissance de l’URSS
    2. L’URSS de Staline : transformations profondes et répression
    3. Le transsibérien : colonne vertébrale du pays
    4. Vivre en URSS
    5. A la bibliothèque de Lavardac

 

1 – De la révolution russe à la naissance de l’URSS

La révolution russe de 1917

Avant de devenir l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques), la Russie était un empire dirigé par un tsar. En 1917, deux révolutions ont bouleversé le pays.
En février 1917, le tsar Nicolas II abdique.
En octobre 1917, les bolcheviks, un groupe révolutionnaire dirigé par Lénine, prennent le pouvoir et promettent une société plus juste, sans riches ni pauvres.
Les bolcheviks veulent mettre en place le communisme, un système politique où les moyens de production (usines, terres, etc.) appartiennent à l’État.

 

Qui est Lénine ?
Vladimir Ilitch Lénine (1870-1924) est le chef de la révolution d’octobre 1917. Il met en place les premières lois soviétiques : fin de la propriété privée, contrôle de l’économie par l’État, égalité homme-femme. Malade à partir de 1922, il meurt en 1924. Sa mémoire est très présente en URSS : statues, portraits, noms de villes (ex : Petrograd devient Leningrad).

Statue de Lénine prise en photo par Lucien Péraire

 

L’URSS, qu’est-ce que c’est ?

L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques est créée en 1922.

Entre 1928 et 1930, lors du passage de Lucien Péraire, l’URSS est composée officiellement de 4 grandes républiques : la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie).
Mais à l’intérieur de la Russie, il existe de nombreuses petites républiques autonomes, souvent fondées pour des peuples différents : Tatars, Bachkirs, Allemands de la Volga, Daghestanais, Bouriates, etc. D’ailleurs, Lucien en parle dans son carnet de voyage.
Ces républiques sont dirigées par le Parti communiste et toutes les décisions importantes viennent de Moscou, la capitale de l’URSS.

 

Famille de Bouriates

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2 – L’URSS de Staline : transformations profondes et répression

Après la mort de Lénine, une lutte pour le pouvoir commence. En 1929, c’est Joseph Staline qui en sort vainqueur. Il lance de grands projets pour transformer l’URSS en puissance industrielle.

Dans les villes comme Stalingrad, Kazan ou Irkoutsk, l’État soviétique construit des usines à grande échelle, dans des secteurs comme l’acier, le charbon ou l’électricité. La production de biens et les moyens de transport sont fortement augmentés. Le travail devient une valeur centrale : chaque citoyen est appelé à participer à cet effort national. Chacun doit travailler pour le bien commun, pas pour s’enrichir. Les ouvriers travaillent dur, parfois dans des conditions très difficiles. Les travailleurs les plus productifs sont récompensés et montrés en exemple.

À partir de 1929, une autre grande réforme touche les campagnes : c’est la collectivisation.
Staline veut regrouper les terres agricoles pour mieux les contrôler. Les paysans doivent abandonner leurs terres et rejoindre des fermes collectives appelées kolkhozes.

Pour faire accepter ces transformations et cacher les difficultés, le régime utilise largement la propagande. L’État montre une image très positive de l’URSS, comme un pays moderne et heureux. En réalité, toute opposition est réprimée. Les personnes qui critiquent le régime sont arrêtées, envoyées dans des camps de travail appelés goulags ou exécutées. La liberté d’expression est supprimée : la presse, l’école, le cinéma et même la littérature sont contrôlés par le Parti communiste.

 

Affiche de propagande de 1931, Viens ami, rejoins-nous dans le kolkhoze !

 

Affiche de propagande des années 1920, « Avec des armes nous battons l’ennemi, avec un travail acharné nous aurons du pain, tout pour le travail, amis ! »

 

Affiches de propagande pour glorifier Staline et le parti communiste

 

La faucille et le marteau

Sur l’affiche ci-dessus, remarque le symbole officiel de l’URSS qui représente l’union entre les paysans (faucille) et les ouvriers (marteau). Il est omniprésent sur les drapeaux, les affiches de propagande, les bâtiments publics et les objets du quotidien.

 

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3 – Le transsibérien : colonne vertébrale du pays

Le Transsibérien est une ligne de chemin de fer très célèbre qui traverse toute la Russie, de Moscou à Vladivostok, sur plus de 9 000 kilomètres. Voir le tracé orange sur la carte ci-dessous.

Sa construction a commencé en 1891 sous le règne du tsar Alexandre III, puis s’est poursuivie sous son fils Nicolas II.
Des milliers d’ouvriers, de soldats et même des prisonniers ont participé aux travaux, souvent dans des conditions très difficiles, surtout dans les régions froides et isolées de Sibérie. Le projet était si coûteux que la France a participé à son financement en prêtant de l’argent à la Russie.
Si aujourd’hui le Transsibérien est un train de luxe destiné aux touristes, avec des services haut de gamme, il était à l’origine un train pratique et simple, utilisé pour développer et unifier un immense territoire en transportant des personnes et des marchandises comme le charbon, le bois ou le blé.

En 1929, le transsibérien est au cœur d’un conflit entre l’URSS et la Chine, comme le raconte Lucien.
La ligne secondaire du Transsibérien qui passait par la Mandchourie, appelée chemin de fer de l’Est chinois, était alors contrôlée par les Soviétiques. Lorsque les autorités chinoises ont voulu en reprendre le contrôle, l’Union soviétique a envoyé son armée pour défendre ses intérêts. Ce conflit sino-soviétique bref mais intense s’est soldé par une victoire soviétique, montrant que ce chemin de fer était aussi un enjeu stratégique et politique majeur.

 

 

 

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4 – Vivre en URSS

Société soviétique

En théorie, le système soviétique défend l’égalité entre les citoyens. Les femmes obtiennent des droits nouveaux : accès au travail, à l’éducation, au divorce. Mais la réalité est plus compliquée, surtout dans les campagnes. La famille reste un pilier de la société, même si l’État essaie d’occuper une place importante dans l’éducation des enfants. Il y a par exemple « les Pionniers » : un mouvement de jeunesse communiste pour apprendre la discipline, le travail collectif et les valeurs soviétiques.

Dans les villes, on mange souvent à la cantine d’entreprise. Le pain, la soupe (souvent une borsch à la betterave), les pommes de terre sont les aliments de base. Les pénuries sont fréquentes.

 

Affiche des Pionniers de 1935, « Merci au cher Staline pour notre enfance heureuse ».

 

 

Vie culturelle

Dans l’URSS de Staline, la vie culturelle est très active, mais elle est strictement contrôlée par le régime.
La musique, la peinture, le cinéma, le théâtre ou encore la littérature doivent servir à glorifier le communisme, le travail, le progrès industriel et Staline lui-même.
Les artistes doivent montrer une image positive de la société soviétique, même si la réalité est souvent beaucoup plus dure. Par exemple, les ouvriers sont toujours représentés comme forts et heureux, les paysans comme unis et fidèles au Parti. Toute œuvre jugée « trop personnelle », « pessimiste » ou simplement « différente » peut être interdite. Les artistes qui refusent de suivre les règles peuvent être censurés, arrêtés ou envoyés au goulag (camp de travail forcé).

La culture est un outil de propagande, utilisé pour former les esprits et montrer que l’URSS est le meilleur pays du monde.

 

 

 

 

Le Pavot rouge est un célèbre ballet soviétique créé en 1927 par le compositeur Reinhold Glière.
L’histoire se passe en Chine, à une époque où le pays est en partie contrôlé par des puissances étrangères. Un marin soviétique vient aider des ouvriers chinois maltraités. Il se sacrifie pour les défendre et devient un héros. Le ballet montre que les Soviétiques veulent aider les peuples opprimés et lutter contre l’injustice.

Le pavot rouge, qui donne son nom au spectacle, est une fleur très symbolique : sa couleur rouge représente le sang versé par le marin, mais aussi le drapeau de la révolution communiste. À la fin, la fleur est offerte aux Chinois pour montrer l’amitié entre les peuples.

Scène du ballet « Le pavot rouge » de 1927

 

La religion
À partir de 1928, le gouvernement soviétique a voulu supprimer la religion en URSS, car il pensait qu’elle allait contre les idées communistes. Les églises orthodoxes, très présentes en Russie, ont alors été fermées, abîmées ou transformées en lieux publics comme des entrepôts ou des musées. Beaucoup de prêtres ont été arrêtés et les gens n’avaient plus le droit de pratiquer leur religion librement. Pourtant, certaines personnes continuaient à croire et à prier en secret. Les églises orthodoxes, reconnaissables à leurs grands dômes en forme d’oignon souvent dorés, restaient malgré tout un symbole fort de la culture russe, même si elles étaient mal vues par le pouvoir soviétique.

Eglise orthodoxe

 

Intérieur d’une église orthodoxe

 

Les poupées russes
Les matriochkas sont de petites figurines en bois qui s’emboîtent les unes dans les autres. Elles représentent traditionnellement des femmes en costume paysan, souvent avec un foulard coloré sur la tête. Chaque poupée s’ouvre pour en révéler une plus petite à l’intérieur, jusqu’à arriver à la dernière, minuscule et pleine.
Apparues à la fin du XIXe siècle, ces poupées sont devenues un symbole de la culture russe.
Même pendant la période de l’Union soviétique, leur fabrication a continué. Si leur apparence est restée fidèle aux formes traditionnelles, certaines séries ont été décorées avec des figures politiques ou des scènes de la vie soviétique. Les matriochkas représentent l’idée de famille, de transmission et d’identité.

Poupées russes traditionnelles

 

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5 – A la bibliothèque de Lavardac

 

Quelques unes des ressources disponibles à la bibliothèque de Lavardac

 

Ressources jeunesse

 

Ressources adulte

 

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