Lucien Péraire

Juillet à Novembre 1930 – Japon

Sur la photo, Lucien pose avec deux pompiers japonais espérantistes.

Dans les années 1930, le Japon est un pays étonnant : il se modernise très vite, tout en gardant des traditions anciennes. On y trouve des trains rapides et des maisons en bois, des uniformes militaires et des kimonos. Ce dossier te fait voyager dans le Japon d’autrefois, pour découvrir comment vivaient les gens, ce qu’ils mangeaient, comment ils s’habillaient ou se déplaçaient.

Tu y trouveras aussi des ressources proposées par la bibliothèque de Lavardac pour mieux comprendre cette culture.

 

Sommaire

    1. Un empire ancien qui se modernise
    2. Une société entre rigueur et respect des traditions
    3. Langue et écriture : un univers à part
    4. Vivre et manger au Japon
    5. Se déplacer au Japon en 1930
    6. Kimonos, geishas et samouraïs
    7. Les estampes japonaises
    8. A la bibliothèque de Lavardac

 

1 – Un empire ancien qui se modernise

En 1930, le Japon est un empire dirigé par l’empereur Hirohito, monté sur le trône en 1926. Le Japon n’est pas une démocratie : même si un parlement existe, le pouvoir reste concentré entre les mains de l’empereur et des militaires.

Après avoir longtemps vécu isolé du reste du monde, le Japon s’est modernisé rapidement à partir de 1868 (époque Meiji) : armée, chemins de fer, écoles, industries. En 1930, il est déjà une grande puissance asiatique, avec des ambitions coloniales en Chine et en Corée.

Définitions :

  • Empereur : chef héréditaire du Japon, considéré comme une figure sacrée.
  • Époque Meiji : période de 1868 à 1912 où le Japon s’ouvre au monde et se modernise.

Dans les années 1930, le Japon est très différent selon les endroits. Dans les grandes villes comme Tokyo, les gens adoptent des idées modernes et l’économie devient forte. Mais à la campagne, les fermiers ont du mal à vivre à cause de la concurrence des usines. Les militaires, qui viennent souvent de ces campagnes, veulent aider les paysans en prenant des terres en Chine. Cela mène à un gouvernement militaire qui contrôle tout, mais qui essaie de garder les traditions japonaises tout en développant l’industrie.

En 1930, le Japon est un pays fascinant : à la fois très moderne (trains, armée, industrie) et profondément enraciné dans ses traditions (mode de vie, culture, hiérarchie sociale). L’empereur Hirohito règne sur une société marquée par le respect, la rigueur et l’élégance.
Les kimonos côtoient les wagons modernes, les estampes continuent d’émerveiller, et la culture japonaise séduit déjà les curieux du monde entier.

 

Portrait officiel de l’empereur Showa Hirohito 1934

L’empereur Shōwa lors de son couronnement en 1928.

 

 

Carte du Japon avec ses colonies (Corée, Taïwan en 1930).

 

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2 – Une société entre rigueur et respect des traditions

La société japonaise reste très hiérarchisée. Le respect de l’ordre, des anciens, de la famille est essentiel. On enlève ses chaussures à l’entrée de la maison, on se lave les pieds, on dort sur des futons posés au sol. Les maisons sont souvent en bois, avec des cloisons coulissantes en papier (shōji).

La famille joue un rôle central, mais les femmes ont peu de droits. Elles sont attendues dans leur rôle d’épouses et de mères, même si certaines commencent à travailler en ville, notamment dans le textile.

 

Définitions :

  • Futon : matelas japonais posé directement au sol.
  • Shōji : panneau coulissant en bois et papier translucide servant de cloison.

 

Maison traditionnelle japonaise

 

 

Intérieur traditionnel japonais

 

Plan de la maison japonaise

 

Photo de famille japonaise vers 1930

Photo de famille japonaise vers 1930

Photo de famille japonaise vers 1930

 

 

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3 – Langue et écriture : un univers à part

Le japonais utilise trois types d’écriture :

  • les kanji (idéogrammes d’origine chinoise),
  • les hiragana (pour les mots japonais),
  • et les katakana (souvent pour les mots étrangers).

Les hiragana et les katakana sont des symboles phonétiques. Chacun représente une syllabe. Les kanji sont des idéogrammes qui ont chacun leur sens propre.

L’écriture se fait traditionnellement de haut en bas et de droite à gauche.

Définitions :

  • Idéogramme : caractère représentant une idée ou un mot entier.
  • Kanji : caractères empruntés à l’écriture chinoise.

 

Histoire du pêcheur Urashima Tarô
© Bibliothèque nationale de France

Pour en savoir plus :

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4 – Vivre et manger au Japon

La cuisine japonaise repose sur le riz, les légumes, le poisson et le thé vert. Les repas se prennent assis au sol, autour d’une table basse. On mange avec des baguettes.

 

La culture du riz

Dans les campagnes, la moisson du riz est un moment fort de l’année, très ritualisé. La culture du riz est ancienne et centrale dans la société.

Moisson du riz

 

Une rizière est un champ spécial où l’on cultive du riz en inondant la terre. Le riz a besoin de beaucoup d’eau pour pousser, et il est très important dans la cuisine japonaise. Les agriculteurs plantent des petites pousses de riz dans l’eau, et cela demande beaucoup de travail. Au Japon, le riz est si précieux qu’il était même utilisé comme monnaie autrefois ! Les villageois d’Inakadate ont même créé un art spécial en plantant du riz de différentes couleurs pour faire de grandes images dans les champs.

 

Rizière

Plants de riz

Rizière et vue sur le mont Fuji

 

 

La cuisine japonaise

La cuisine japonaise utilise une variété d’ustensiles spécifiques qui jouent un rôle essentiel dans la préparation des plats. Voici quelques-uns des plus courants :

  • Couteau de chef (Gyuto) : Utilisé pour couper, trancher et hacher les ingrédients. Sa lame est généralement plus fine et plus légère que celle des couteaux occidentaux.
  • Couteau à sashimi (Yanagiba) : Conçu pour trancher le poisson cru en fines lamelles, ce couteau a une lame longue et fine qui permet des coupes précises.
  • Planche à découper (Mizuyaki) : Souvent en bois ou en plastique, elle est utilisée pour préparer les ingrédients. Les planches en bois sont particulièrement appréciées pour leur capacité à préserver le tranchant des couteaux.
  • Bols (Chawan) : Utilisés pour servir le riz, les soupes ou les plats. Ils sont souvent en céramique ou en porcelaine et peuvent varier en taille et en design.
  • Cuiseur à riz (Suihanki) : Un appareil électrique qui cuit le riz à la perfection, un aliment de base dans la cuisine japonaise.
  • Baguettes (Hashi) : Utilisées pour manger, elles sont également employées pour manipuler les aliments pendant la cuisson.
  • Wok (Nabemono) : Bien que moins courant que dans d’autres cuisines asiatiques, il est parfois utilisé pour des plats sautés ou des soupes.
  • Passoire (Sieve) : Utilisée pour égoutter les nouilles ou les légumes.
  • Mortier et pilon (Suribachi et Surikogi) : Utilisés pour moudre des ingrédients comme les graines de sésame ou les épices
  • Spatule en bois (Shamoji) : Utilisée pour servir le riz, elle est souvent plate et large pour faciliter le service.

Ces ustensiles sont non seulement fonctionnels, mais ils reflètent également l’esthétique et la culture japonaise, mettant en avant l’importance de la présentation et de la précision dans la cuisine.

 

Ustensiles de cuisine japonaise

Ustensiles de cuisine japonaise

 

Repas traditionnel japonais

Un repas traditionnel japonais, souvent appelé « ichiju-sansai », se compose généralement de plusieurs éléments qui créent un équilibre harmonieux. Voici les principales composantes :

  • Riz (Gohan) : Le riz est l’élément central de tout repas japonais. Il est souvent servi nature, sans assaisonnement, et constitue la base du repas.
  • Soupe (Miso Shiru) : Une soupe à base de pâte de miso, souvent agrémentée de tofu, d’algues et de légumes. Elle accompagne presque tous les repas.
  • Légumes (Oshinko ou Tsukemono) : Des légumes marinés ou des légumes cuits à la vapeur, qui apportent des saveurs variées et une texture croquante.
  • Poisson ou Viande (Nitsuke ou Yakimono) : Cela peut inclure du poisson grillé, comme le saumon ou le maquereau, ou des viandes comme le poulet ou le porc, souvent préparées de manière simple pour mettre en valeur leur goût naturel.
  • Accompagnements (Kobachi) : De petits plats d’accompagnement qui peuvent inclure des salades, des légumes sautés ou des plats à base de tofu.
  • Sashimi : Des tranches de poisson cru, souvent servies avec de la sauce soja et du wasabi, qui peuvent être incluses dans le repas.
  • Dessert (Wagashi) : Bien que ce ne soit pas toujours présent, un dessert traditionnel japonais peut être servi à la fin du repas, souvent à base de riz ou de haricots rouges.

L’ensemble de ces éléments est soigneusement présenté, mettant en avant l’esthétique et l’harmonie des couleurs et des textures, ce qui est essentiel dans la culture culinaire 

 

Cuisine japonaise

Cuisine japonaise

 

Pour en savoir plus: découvrir les 20 plats traditionnels du Japon

 

La cérémonie du thé

La cérémonie du thé, appelée Chanoyu au Japon, est un moment spécial où un petit groupe de personnes déguste du thé matcha préparé avec soin par un maître du thé. Ce rituel est bien plus qu’une simple boisson, c’est une tradition qui vient de Chine et qui a évolué au Japon, intégrant des valeurs comme l’harmonie et le respect. Les invités doivent se purifier avant d’entrer dans un pavillon de thé, où ils s’assoient et admirent la décoration simple.
Le maître prépare le thé avec des gestes précis et chaque invité boit à tour de rôle, en respectant des règles de politesse.
C’est un moment de partage et de sérénité qui montre l’importance de la culture japonaise

 

Cérémonie du thé

 

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5 – Se déplacer au Japon en 1930

Le Japon possède un réseau ferroviaire moderne, avec des trains reliant les grandes villes. Mais dans certaines régions rurales ou montagneuses, on utilise encore des embarcations traditionnelles sur les rivières, ou des charrettes tirées par des hommes (les rickshaws).

Les villes portuaires comme Tsuruga ou Nagasaki sont des points d’entrée maritimes importants et les ferries sont très utilisés pour passer d’une île à l’autre.

En 1930 est inauguré le premier train à grande vitesse, le « Super Express » Tsubame relie Tokyo à Kobe par la ligne Tokaido en 9 heures à une vitesse moyenne de 65,5 km/h. La vitesse maximum est de 95 km/h, c’est le moyen de transport terrestre le plus rapide du Japon.

 

Rickshaw

Rickshaw

 

Jonque

Jonque

 

 

 

 

Train de luxe

Tsubame, le premier TGV en 1930

Tsubame, le premier TGV en 1930

 

Pour en savoir plus :

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6 – Kimonos, geishas et samouraïs : la culture japonaise vivante

En 1930, beaucoup de Japonais portent encore le kimono, un vêtement long en tissu noué par une large ceinture (obi). Les geishas sont des artistes femmes qui chantent, dansent et divertissent lors de cérémonies ou de dîners. Les samouraïs n’existent plus depuis la fin du XIXe siècle, mais leur image reste très présente dans la culture populaire. Ils symbolisent l’honneur, le courage et le respect.

 

La geisha

Les geishas sont des artistes japonaises très respectées, qui maîtrisent les arts traditionnels comme la danse, la musique, le chant, la cérémonie du thé ou encore la poésie. Leur nom signifie « personne qui pratique les arts ».

Elles portent un kimono en soie, un maquillage blanc avec les lèvres rouges, et une coiffure élégante. Leurs gestes sont toujours raffinés, car elles suivent un code de conduite strict.

Les geishas vivent dans des maisons spéciales à Kyoto appelées okiya. Elles s’y forment dès 15 ans pendant plusieurs années. Les jeunes apprenties s’appellent maiko. Elles apprennent à se maquiller, à marcher avec grâce, à bien se comporter, et à maîtriser les arts japonais.

Autrefois très nombreuses, il reste aujourd’hui seulement environ 200 geishas, surtout à Kyoto. On peut parfois les voir le soir dans les rues de Gion ou lors de spectacles.

Contrairement à une idée reçue, les geishas ne sont pas des prostituées. Elles sont là pour divertir avec élégance, jamais pour vendre leur corps.

 

Geishas

Apprenties geishas

 

Le kimono

Le kimono est un vêtement traditionnel japonais qui existe depuis très longtemps. À l’origine, ce mot voulait dire simplement « chose que l’on porte ». Il est apparu à partir du kosode, un ancien vêtement influencé par la Chine.

Peu à peu, le kimono est devenu le vêtement principal au Japon, porté par tous, hommes et femmes, riches et pauvres. Il s’est adapté aux saisons, aux occasions (cérémonies, fêtes), et à l’âge de la personne. La ceinture obi est venue s’ajouter pour le fermer.

Durant certaines périodes, comme l’époque Edo (1600–1868), les kimonos étaient de véritables œuvres d’art, faits de soie, brodés, et décorés de paysages ou de motifs très élégants.

Mais à partir de l’ère Meiji (1868), le Japon s’ouvre à l’Occident. Le kimono est peu à peu remplacé par des vêtements modernes, surtout pour les hommes.

Aujourd’hui, les Japonais portent encore le kimono pour des événements spéciaux : mariages, cérémonies du thé, fêtes. On voit aussi beaucoup de yukatas, une version plus légère, portée en été.

Même s’il est devenu rare, le kimono reste un symbole fort de la culture japonaise, et il revient à la mode, parfois mélangé à des styles modernes.

 

Kimono femme moderne

Kimono homme moderne

Femme en kimono traditionnel

 

Le samouraï et son armure:

Les samouraïs étaient des guerriers importants au Japon qui sont apparus au IXe siècle. Au XIIe siècle, un chef nommé Minamoto no Yoritomo est devenu le shogun, le leader militaire, avec l’aide de seigneurs appelés daimyo et de leurs samouraïs. Ces guerriers suivaient un code de conduite appelé bushido, qui leur demandait d’être loyaux et courageux. Pendant longtemps, les samouraïs ont dirigé le Japon, mais à l’époque Tokugawa, ils ont commencé à s’occuper des arts. En 1868, avec un changement de gouvernement, leur rôle a disparu et ils sont devenus des soldats modernes.

Le samouraï, figure emblématique du Japon, suscite un intérêt qui transcende les frontières. Le samouraï incarne à la fois un idéal de sacrifice et une réalité marquée par la violence, et son image continue d’évoluer dans la culture populaire contemporaine.

 

Samouraï vers 1890

Armures exposées au Musée du Samouraï à Tokyo

Source : arianeetnino.com

 

Pour en savoir plus :

 

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7 – Les estampes japonaises : un art mondialement célèbre

Les estampes japonaises (ukiyo-e) sont des gravures sur bois très populaires depuis le XVIIe siècle. Même si elles sont un peu passées de mode en 1930, elles ont été largement diffusées en Europe. Des artistes comme Hokusai ou Hiroshige sont encore admirés.

Elles représentent des paysages, des scènes de la vie quotidienne, des geishas ou des acteurs de théâtre kabuki.

Hokusai, Hiroshige, Utamaro sont les grands maîtres de l’estampe japonaise.

Définitions :

  • Estampe : image imprimée à partir d’une gravure sur bois ou métal.
  • Ukiyo-e : genre artistique japonais qui signifie “images du monde flottant”.

 

📸 La Grande Vague de Kanagawa (Hokusai):

La Grande Vague de Kanagawa est une célèbre estampe japonaise créée par l’artiste Hokusai vers 1830. Elle montre une énorme vague menaçante qui semble s’apprêter à engloutir des bateaux, avec le mont Fuji en arrière-plan. Cette œuvre fait partie d’une série appelée « Trente-six vues du mont Fuji » et utilise des couleurs vives, comme le bleu de Prusse. La Vague est très appréciée et a inspiré de nombreux artistes, même en Europe. Aujourd’hui, on peut la voir dans plusieurs musées à travers le monde.

La grande vague de Kanagawa par Hokusai

Estampe triptyque de Hiroshige

Estampe geisha de Kawase Hasui

Estampe montrant des geishas

Estampe kimono de Kosode Soga de la série No Performance

Samouraïs de Shibakuni Saikotei

 

 

 

Pour en savoir plus:

  • Focus sur Andô Hiroshige/ Les essentiels de la BNF
  • Films: Hokusai, film japonais réalisé par Hajime Hashimoto, sorti en 2020.

 

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8 – A la bibliothèque de Lavardac

Quelques unes des ressources sur le Japon à la bibliothèque de Lavardac

 

Romans jeunesse

 

Contes & album

 

Mangas jeunesse:

 

Documentaires jeunesse

 

Livres jeux jeunesse

 

Sélection adulte

 

Cuisine

 

 

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