Lucien Péraire

Novembre 1930 à Août 1931 – Chine

Dans les années 1930, la Chine est un pays très grand et très peuplé, mais aussi très divisé. Même si elle est devenue une république, elle traverse une guerre civile entre deux groupes : les nationalistes et les communistes. Le pays est aussi touché par la pauvreté, les inégalités et la présence de puissances étrangères qui occupent certaines villes. À cette époque, la Chine vit entre deux mondes : un ancien mode de vie encore très présent, surtout à la campagne et une modernité qui se développe dans les grandes villes. Ce dossier te propose de découvrir la Chine de cette époque à travers son histoire, sa société, ses traditions et ses transformations.

Tu y trouveras aussi des ressources proposées par la bibliothèque de Lavardac pour mieux comprendre cette culture.

 

Sommaire

    1. Un pays en pleine guerre civile
    2. Une société entre ancien mode et modernité
    3. Se déplacer dans un pays immense
    4. Une culture savoureuse et colorée
    5. Un pays marqué par son passé
    6. A la bibliothèque de Lavardac

 

1 – Un pays en pleine guerre civile

En 1930, la Chine est officiellement une république. Mais en réalité, le pays est plongé dans une guerre civile : une guerre entre habitants d’un même pays. Deux forces s’affrontent :

  • Le Parti nationaliste (Kuomintang), dirigé par Tchang Kaï-Chek, qui tient le pouvoir depuis la capitale Nankin.
  • Le Parti communiste chinois, dont un jeune chef commence à se faire connaître : Mao Tsé-Toung.

Les nationalistes veulent moderniser la Chine tout en gardant une société hiérarchisée avec un régime autoritaire. Ils veulent réunifier le pays mais plusieurs provinces comme le Sichuan, le Xinjiang et le Tibet restent sous le contrôle de seigneurs de guerre. De plus, la Chine doit faire face à l’expansionnisme du Japon qui annexe la Mandchourie en 1931. 

Les communistes, eux, veulent redistribuer les terres aux paysans et créer une société plus égalitaire. Ils défendent l’idée d’une société sans riches ni pauvres, où les biens sont partagés. Pour eux, la propriété privée n’existe pas.

 

A gauche Tchang Kaï-Chek et à droite Mao Tsé-Toung dans les années 1920 – 30

 

Tchang Kaï Chek et Mao Tse Toung dans les années 1940 – 50

 

En 1930, la capitale de la Chine est Nankin, à l’Est du pays. C’est là que le gouvernement tente de reconstruire un État moderne. Mais cette capitale reste fragile : d’autres régions ne reconnaissent pas son autorité et des seigneurs de guerre contrôlent des provinces entières.

 

Source : evasion-online.com

 

La Chine est touchée par la crise économique mondiale des années 1930. Les paysans sont confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles, aggravées par des catastrophes naturelles comme des sécheresses et des inondations. La situation est marquée par une forte inégalité des richesses et une concentration des terres dans les mains de quelques-uns.

 

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2 – Une société entre ancien mode et modernité

La Chine de 1930 est un pays aux contrastes très forts. Dans les grandes villes comme Shanghai, on voit apparaître des cinémas, des tramways et des buildings. Mais dans les campagnes, comme dans le Hunan, la vie suit encore les rythmes anciens : ponts de bois, murailles, temples et maisons en terre.

La société reste très influencée par le confucianisme, une philosophie qui insiste sur le respect de l’ordre et de la hiérarchie. La famille, en particulier, est au cœur de la société.

 

La famille au centre de la vie quotidienne

Dans la tradition chinoise, la famille élargie est essentielle. On vit souvent à plusieurs générations sous le même toit : grands-parents, parents, enfants et parfois oncles et tantes. Les anciens sont très respectés et prennent souvent les décisions importantes.

Les rôles sont clairement répartis : les hommes sont responsables des affaires extérieures, les femmes de la maison, même si ce modèle commence lentement à évoluer dans les villes.

Confucius était un philosophe chinois qui a vécu il y a plus de 2 500 ans. Il est célèbre pour ses idées sur le respect, la famille, la justice et l’éducation. Pour lui, une société fonctionne bien si chacun respecte les autres, en particulier les parents, les enseignants et les dirigeants.

 

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3 – Se déplacer dans un pays immense

Les moyens de transport dépendent beaucoup de la région. Dans les villes comme Shanghai ou Canton, on peut prendre le tramway ou le pousse-pousse. À la campagne, on circule à pied, à cheval, en charrette ou porté par des porteurs : des hommes dont le métier est de transporter des personnes ou des charges lourdes.

Le vélo est encore rare à la campagne et il attire la curiosité.

 

Palanquin

 

Pousse-pousse

 

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4 – Une culture savoureuse et colorée

La cuisine chinoise varie beaucoup d’une région à l’autre. À Shanghai, on mange des raviolis vapeur appelés xiao long bao, souvent remplis de viande et de bouillon chaud. Dans le Hunan, les plats sont très épicés, avec beaucoup de piments.

Raviolis vapeur « xiao long bao »

 

La musique traditionnelle utilise des instruments comme l’erhu (violon à deux cordes) ou le guzheng (cithare).

 

 

L’opéra chinois, avec ses costumes colorés et son maquillage spectaculaire, fait partie des grands divertissements populaires.

 

Les premiers films chinois apparaissent à Shanghai, alors considérée comme le « Hollywood de l’Asie ».

Ci-dessous, nous te proposons de visionner « Le chant des pêcheurs », premier film chinois à avoir reçu un prix lors d’un festival international.
Il s’agit d’un film muet de 1934. Les sous-titres sont en anglais.
Le synopsis : un garçon et une fille, jumeaux, deviennent pêcheurs comme leur père. Ne parvenant pas à résister à la concurrence, ils sont contraints d’émigrer à Shanghai et tentent d’y trouver du travail. Ils se heurtent à la violence de la ville et sont contraints de chanter dans la rue.

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5 – Un pays marqué par son passé

Concessions étrangères et xénophobie

Dans les années 1930, la Chine vivait encore sous l’influence de plusieurs puissances étrangères, comme la France, le Royaume-Uni, les États-Unis ou le Japon. Ces concessions étrangères étaient des quartiers entiers, installés dans de grandes villes chinoises comme Shanghai ou Canton et héritées du XIXème siècle. Chaque puissance étrangère y imposait son autorité, sa police, ses bâtiments officiels et son mode de vie. À Shanghai, par exemple, on trouvait une concession française, une concession britannique et une concession internationale partagée entre plusieurs pays. La France possédait sa propre zone depuis 1849, avec ses écoles, ses journaux, ses commerces, et même ses tribunaux ! Ces quartiers étrangers formaient comme des “villes dans la ville”, où les Chinois étaient souvent exclus ou traités comme des citoyens de seconde zone. Dans certaines rues, on pouvait même lire des pancartes humiliantes comme « Interdit aux chiens et aux Chinois ».

Cela a provoqué une montée de la colère et de la xénophobie, c’est-à-dire un rejet des étrangers. Dans les années 1930, ce rejet s’est intensifié à cause de la montée du nationalisme chinois, porté par le Kuomintang, le parti de Tchang Kaï-Chek. Celui-ci voulait moderniser la Chine, la rendre forte et indépendante, ce qui passait par la fin des humiliations liées aux concessions.

 

Passé impérial et architecture

Même si la Chine est une république depuis 1912, l’architecture impériale est encore très présente. On y trouve des murailles, des portes monumentales et parfois des pont-levis, vestiges d’une époque où chaque ville devait se protéger. Ces éléments donnent un visage très ancien à certains villages, en contraste total avec le modernisme des quartiers européens de Shanghai.

 

Pekin, entre tradition et modernité. Source : voyagepocket.com

 

La Grande Muraille de Chine. Source : National Geographic

 

Vue de Shanghai

 

Pour en savoir plus, nous te conseillons de visionner le film « Le Dernier Empereur ».

Image extraite du film : l’empereur Puyi à l’âge de 3 ans !

Le film raconte l’histoire vraie de Puyi, le dernier empereur de Chine. Couronné en 1908 à l’âge de seulement 3 ans, Puyi vit isolé dans la Cité interdite à Pékin, au cœur d’un monde ancien dirigé par des traditions impériales. Mais autour de lui, la Chine change : la monarchie est renversée en 1912 et la République est proclamée. Pourtant, Puyi reste enfermé dans son palais, traitant encore avec des serviteurs et vivant comme un empereur sans pouvoir réel.

Adolescent, il est expulsé de la Cité interdite et découvre un monde qu’il ne connaît pas. Il tente de s’adapter, mais reste influencé par son passé impérial. Dans les années 1930, alors que le Japon envahit la Mandchourie, Puyi accepte de devenir empereur d’un nouvel État créé par les Japonais, appelé le Mandchoukouo. En réalité, il n’est qu’un pantin manipulé par le Japon.

Après la Seconde Guerre mondiale, il est capturé par l’Armée soviétique, puis jugé comme collaborateur et envoyé dans un camp de rééducation en Chine communiste. Peu à peu, il se transforme en simple citoyen et, à la fin de sa vie, travaille comme jardinier dans un Pékin devenu moderne et communiste.

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6 – A la bibliothèque de Lavardac

Quelques unes des ressources sur la Chine à la bibliothèque de Lavardac

 

Ressources jeunesse

 

Ressources adultes

 

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