Depuis la Préhistoire, le site de Granges est habité : de nombreux objets ont été trouvés lors de la construction de la ligne de chemin de fer (hache, casque, armes).
Au Xème siècle, les moines de l’Abbaye de Clairac, remontant le Lot, établissent sur ces rives, une grangia. Ce mot désigne une exploitation agricole associée à une chapelle tenue par des religieux.
Au XIIIème siècle, le bourg devient une bastide anglaise. Durant la guerre de Cent Ans qui oppose français et anglais, le Lot-et-Garonne est au coeur des conflits. Le bourg de Granges qui change plusieurs fois de camp est pratiquement détruit.

Terminons avec une anecdote datée de la Révolution française. Afin de fabriquer des boulets de canon, l’État réquisitionne les cloches des églises pour les fondre. Les cloches des environs, et celle de Granges sont rassemblées au port de Granges puis chargées sur une gabarre à destination de Bordeaux. De nuit, avant le départ du bateau, les Grangeais jettent leur cloche à l’eau, au péril de leur vie. Plusieurs mois plus tard, ils sortirent la cloche de l’eau et la remirent en place (même s’il s’avéra que ce n’était pas la bonne cloche mais celle d’un village voisin). On dit qu’elle a la propriété d’éloigner les orages et la grêle. C’est pourquoi jadis, on entendait la cloche sonner avant et pendant les orages pour protéger cultures et bétail. Aujourd’hui le système est électrique et il n’y a plus de carillonneur météorologiste. Et toi, qu’en penses-tu ?